Dans sa thèse de 3e cycle, Amour et Éducation mutuelle dans les romans de Bernard Malamud, dirigée par le Pr Jean Wagner à l’Université Stendhal – Grenoble 3, Danièle Roth-Souton s’intéresse tout particulièrement à l’intégration du couple de la seconde génération d’immigrants juifs dans la société américaine. Héritier de la grande tradition de la littérature yiddish, précurseur d’un groupe d’écrivains suffisamment homogène pour que s’impose la notion d’une écriture juive, Bernard Malamud se sent pourtant à la marge, faute d’un succès aussi éclatant que celui d’un Philip Roth, d’un Saul Bellow ou encore d’un Norman Mailer.

Ce sentiment de marginalité, ressenti comme une souffrance par cet auteur discret, est en revanche franchement revendiqué par Vladimir Nabokov, émigré russe, et exploité dans sa production romanesque. La représentation de la condition d’exilé dans son œuvre fait l’objet de la thèse de doctorat d’État de Danièle Roth-Souton : D’un récit l’autre – Pouvoir et limites d’une contestation du réel, dirigée par le Pr Claude Richard à l’Université Paul Valéry – Montpellier 3.

Maître de conférences à l’Université Stendhal – Grenoble 3, elle écrit deux ouvrages : Vladimir Nabokov, l’enchantement de l’exil (L’Harmattan, 1994), et Dis-moi comme tu enseignes, je te dirai qui tu es (L’Harmattan, 1997) sur son expérience d’enseignante dans l’enseignement secondaire et supérieur. Elle poursuit ses recherches après avoir pris sa retraite, les recentrant sur les écrivains européens émigrés dès avant la Seconde Guerre mondiale, dont l’Allemand Walter Benjamin et l’Autrichien Stefan Zweig, juifs l’un et l’autre. Suite à l’étude de la production de Benjamin, Zweig, Nabokov et Woolf : œuvres, journaux, correspondances, elle s’attache à dégager dans Sorties d’exil (Edilivre, 2019) des constantes propres à la condition d’exil, exil n’étant pas forcément synonyme d’« expatriation » : les raisons du suicide de la romancière anglaise sont proches, toutes proportions gardées, de celles du suicide de Benjamin et de Zweig.

 

Autres ouvrages, sous le nom de Danièle Roth :

Bloomsbury, côté cuisine (Balland, 2001), un essai sur Virginia Woolf et Bloomsbury

La Mouette juive (Arléa, 2003), un récit autobiographique