Cahier de l’Herne Nabokov
Dirigé par Yannicke Chupin et Monica Manolescu
Parution le 4 octobre 2023
Le succès de Lolita (1955) a parfois occulté l’immense oeuvre littéraire, polymorphe et multilingue de Vladimir Nabokov. Au-delà des dix-sept romans qu’il a composés entre 1926 et 1974, il s’est également essayé à tous les genres littéraires : la poésie, le théâtre, l’essai, la critique littéraire. En exposant l’itinéraire exceptionnel de cet écrivain né à Saint-Pétersbourg en 1899, forcé deux fois à l’exil, naturalisé américain en 1945, puis regagnant l’Europe en 1959, où il publia les grands romans que sont Feu pâle (1962) et Ada (1969), ce Cahier de L’Herne propose de dresser un portrait plus juste et complet de cette oeuvre multiple.
La publication de nombreux inédits en français de Nabokov rend ainsi compte de cette diversité : un extrait de la pièce de théâtre en vers La Tragédie de Mr. Morn ; un poème consacré à Superman ; des essais rédigés en russe et en anglais entre 1921 et 1945 sur différents sujets littéraires, artistiques et politiques ; des notes sur ses rêves nocturnes qui montrent son intérêt soutenu pour la dynamique du subconscient au-delà de sa critique acerbe de Freud ; des notes préparatoires pour ses œuvres qui nous permettent d’explorer son laboratoire littéraire… On y retrouve aussi une correspondance de grande valeur, dont une lettre intime à sa gouvernante suisse ou encore un échange avec le premier traducteur français de Lolita.
Les différents axes du Cahier permettent d’explorer la grande richesse de la carrière et de l’oeuvre de Nabokov, ainsi que sa résonance contemporaine : ses trajectoires translinguistiques et transculturelles, ses affinités personnelles et culturelles, l’analyse de sa création romanesque ou encore la postérité de son œuvre.
L’Ouragan Lolita. Journal de Véra Nabokov (1958-1959), Editions de l’Herne
Parution le 4 octobre 2023
En 1958, la maison d’édition Putnam s’apprête à publier aux États-Unis le chef d’oeuvre de Vladimir Nabokov, Lolita. Quelques mois avant la parution, l’auteur et son épouse, Véra Nabokov, pressentent que cette publication sera un tournant capital dans la carrière de Vladimir et décident de rendre compte des événe
ments qui surviendront. Bien que quelques entrées soient écrites de la main de Vladimir, c’est principalement Véra qui tiendra ce journal jusqu’en août 1960. Elle y décrit le succès immédiat du roman, les sollicitations croissantes des journalistes, des éditeurs étrangers, des studios hollywoodiens, les demandes extravagantes des lecteurs et les diverses requêtes arrivant de toutes parts.
Ce journal offre ainsi une perspective inédite sur l’effervescence créée dans la vie du couple par ce que Nabokov appelle « l’ouragan Lolita ». Il témoigne également du rôle déterminant que Véra a tenu dan
s la carrière littéraire de Nabokov, qui, sans doute à cause de la rareté de ses témoignages qu’elle a volontairement détruits, s’est trop souvent apparenté à celui d’une épouse silencieuse et effacée. Les pages du Journal, complètement inédites, démontrent qu’il n’en est rien et rendent compte pour la première fois de son engagement de chaque instant auprès de l’écrivain, de sa puissante clairvoyance, ainsi que de son humour vif, et parfois incisif.
Traduit de l’anglais par Brice Matthieussent
Préfacé et annoté par Yannicke Chupin et Monica Manolescu